Séminaire TRAIL
Séminaire TRAIL | TRAnslation In Lille
À l’Université de Lille, des travaux de recherche en traduction et en traductologie sont menés au sein de l’ULR 4074 CECILLE (Axe 4 « Traduction et médiation ») et de l’UMR STL du CNRS (Axe transversal « Traduction »).
En septembre 2022 a été lancé pour la première fois un séminaire inter-laboratoire consacré aux questions de traduction et de traductologie, avec pour objectif de rassembler les collègues travaillant sur ces questions avec différents types d’approches : littéraire, linguistique, épistémique, philosophique, philologique ou encore professionnelle.
En 2022-2023, pour sa première année, le séminaire a permis la rencontre et les échanges entre collègues des deux laboratoires : ainsi, chaque séance a permis à deux membres (1 de chaque laboratoire) de présenter ses travaux en cours. Vous pouvez retrouver le programme 2022-2023 [ici].
À partir de 2023-2024, des collègues d’autres universités seront régulièrement invité(e)s à venir présenter leurs travaux aux côtés des collègues lillois. Certaines séances seront également mutualisées avec d’autres événements consacrés à la traduction et à la traductologie afin d’éviter de surcharger le calendrier et dans le but de donner de la visibilité à l’ensemble des activités de l’université (journée mondiale de la traduction, séminaire de l’École Doctorale SHS).
Sauf cas particuliers, le séminaire a lieu au rythme d’une séance par mois le vendredi matin de 10h30 à 12h, avec une intervention au programme. Lorsque cela est possible, il est proposé sous forme hybride, à la fois en présentiel sur le campus de Pont de Bois et en ligne (le lien est communiqué via les différentes listes de diffusion).
Le séminaire est coordonné par Rudy Loock (STL) et Julie Loison-Charles (CECILLE). Pour y assister à distance, les informations de connexion seront diffusées aux membres des deux laboratoires, via des listes de diffusion dédiées (listes Traductologie, SAES, AFFUMT), ainsi qu’aux étudiant(e)s des formations en traduction/traductologie de la Faculté des Langues, Cultures et Sociétés. Il est possible de les obtenir en envoyant un message à rudy.loockuniv-lille.fr ou à julie.charlesuniv-lille.fr.
Le séminaire bénéficie d’une subvention de l’Association française des formations universitaires aux métiers de la traduction (AFFUMT).
En 2023-2024, le planning des séances est le suivant (le programme précis sera affiché au fur et à mesure) :
- Vendredi 29 septembre : Journée mondiale de la traduction (JMT2023) [présentiel]
- Table ronde organisée le matin par la Société française des traducteurs (9h30-12h)
- Conférence avec carte blanche donnée à deux professionnelles, Laurence Brottier et Josée Kamoun (13h30-15h)
Cet événement est organisé toute la journée dans l’Amphi B7 du site de Pont de Bois (présentiel uniquement)
- Vendredi 13 octobre 10h30-12h : séance 2 | salle à préciser (B0.610 - laboratoire CECILLE) [hybride]
Thibaut Dalle (Université de Lille) | « Traduire un discours métalinguistique, depuis une langue signée vers une langue vocale »
Lors des discours métalinguistiques, les orateurs aiment illustrer leurs propos par des exemples concrets dans la langue étudiée. Ces exemples dans la langue source compliquent la tâche des interprètes ou traducteurs. Alors que « le discours est centré sur le CODE » (Jakobson), le passage dans l'autre langue impliquerait un changement de code, et donc une modification de l'objet même du discours. Au-delà du sens à transmettre, interprètes et traducteurs doivent donc traiter spécifiquement ces éléments formels, par des choix et stratégies appropriés.
Lorsque l'orateur fait référence au lexique de la langue source, l'emprunt semble une stratégie envisageable pour le traducteur, qui conserve alors le code original.
Mais comment faire lorsqu'on traduit depuis une langue qui ne possède pas d'écrit, comme c'est le cas des langues signées ? L'emprunt linguistique n'y est pas directement envisageable. Dans le corpus LSF étudié, l'orateur s'attache à décrire et commenter les différentes manières de nommer en langue des signes le réseau social Facebook. Cette étude vise à étudier la façon dont les apprentis traducteurs tentent de contourner cette difficulté, et à lister - sans pour l'instant évaluer leur degré de pertinence - les stratégies envisageables.
- Vendredi 10 novembre 10h-30-12h : séance 3 | salle à préciser (B1.425 - Théâtre "The Globe") [présentiel]
Charlotte Bosseaux (University of Edinburgh) | « Ethical Translation. Film screening with Q&A with Dr Charlotte Bosseaux / Pour une traduction éthique. Projection de film documentaire suivi d'un échange avec la salle (anglais et français) »
Film title: Surviving Translation (director, Ling Lee, 2023).
Synopsis
Rejeen Musa was working as a subtitler on 'Surviving Translation' when the words she was translating began to unlock painful memories from her own past. As a female Kurdish migrant and a translator, Rejeen became the lens through which the film explores the trauma and life-altering consequences of mistranslation. Raw testimony, poetic imagery, and academic research coalesce in this unique meditation on translation, isolation, and the meaning of 'home'.
Event description:
La séance commencera par la diffusion intégrale du documentaire, qui est principalement en anglais mais comporte aussi des témoignages en kurde, en français et en espagnol. Puis, Charlotte Bosseaux, qui est la chercheuse dont le travail a inspiré ce film ainsi que sa co-productrice et sa sous-titreuse en français, montrera un passage du film en version française pour en souligner l'inclusivité. Pour finir, les échanges avec la salle sur la dimension éthique de la traduction dans le cadre des documentaires pourront être en anglais comme en français.
- Vendredi 15 décembre 10h30-12h : séance 4 | salle à préciser (B0.610 - laboratoire CECILLE) [hybride]
Pierre Labrune (Université de Lille) | Traduire et adapter Tartuffe en Angleterre au rythme des querelles religieuses (1670-1770)
La création du Tartuffe en France et le scandale qu’elle a causé sont bien documentés, mais peu de travaux ont été consacrés à ses traductions et adaptations en Angleterre dans le siècle qui a suivi sa création. La deuxième version de la pièce de Molière, en cinq actes, est créée en 1669, et donne lieu à une traduction par Matthew Medbourne dès 1670. De même, en 1717, Colley Cibber propose une réécriture du Tartuffe appelée The Non-Juror et, en 1769, Isaac Bickerstaffe dit, d’une part, s’être inspiré de Cibber et, d’autre part, être revenu au texte français original pour proposer sa comédie The Hypocrite.
Ce qui frappe, à la lecture des trois traductions/adaptations de Molière en Angleterre, c’est de constater que la pièce de Molière sert de prétexte pour s’inscrire dans les polémiques politico-religieuses du temps. La trame reste dans les grandes lignes la même, à savoir que le personnage principal est un hypocrite qui surjoue la piété afin de mieux escroquer la famille qui l’a accueilli, mais les allusions topiques varient. Molière s’en prenait au parti dévot dans la France des années 1660, mais Medbourne fait de Tartuffe « the French Puritan » et cherche ainsi à s’attirer les bonnes grâces de la Cour dans une Angleterre de la Restauration traumatisée par l’interrègne puritain. Cibber, en 1717, fait de son « Dr. Wolf », le non-jureur éponyme, un catholique et jacobite dissimulé. Quant à Bickerstaffe, il fait de son « Dr. Cantwell », l’hypocrite dénoncé dès le titre de la pièce, un méthodiste. Là où l’ambiguïté de la pièce de Molière était cause de scandale, les versions anglaises ont toujours soin de rejeter l’hypocrite hors du giron de la communauté religieuse nationale et ce afin de lever toute confusion possible quant à la légalité de la satire religieuse.
- Période janvier-mars :
Le séminaire sera mutualisé avec le séminaire de l’École Doctorale SHS
- Vendredi 5 avril 10h30-12h : séance 8 | salle Corbin (laboratoire STL)
- Vendredi 17 mai 10h30-12h : séance 9 | salle Corbin (laboratoire STL)
- Vendredi 7 juin 10h30-12h : séance 10 | salle Corbin (laboratoire STL)