Une autre thématique étudiée concerne les noms, la nominalisation et les déterminants.
Les travaux de plusieurs chercheurs (Fayssal Tayalati, Rafael Marín, Katia Paykin et Danièle Vandevelde) sont focalisés sur les nominalisations (déadjectivaux , déverbaux et les constructions dites dénominatives). Il s’agit, entre autres, de l’étude de leurs emplois et de leurs propriétés sémantico-syntaxiques, avec de l’attention pour le (non-)transfert de caractéristiques aspectuelles (voir temps, aspect et modalité) et de caractéristiques qui concernent la structure argumentale des catégories de base (voir structure argumentale). Parmi les langues étudiées il y a l’anglais, l’arabe, le français et le russe. Katia Paykin, Fayssal Tayalati et Danièle Van de velde collaborent au projet ANR  « Nominalizations : Philosophical and Linguistic Perspectives » piloté par Friederike Moltmann (Paris 1) et Benjamin Schneider (Université de Hamburg).

Gerhard Schaden étudie la question de l'arbitraire dans l'expression  linguistique de la partition des massiques et des comptables. La distinction  entre noms comptables et noms massiques concerne des propriétés linguistiques comme l'admissibilité d'un pluriel, et le choix des déterminants (notamment  des articles indéfinis qui sont acceptables avec des noms massiques et des  comptables singulier, mais pas avec les comptables au pluriel). Les études  formalistes ont mis dans l'ensemble l'accent sur le caractère arbitraire de  cette distinction: des référents a priori identiques peuvent être caractérisés comme massiques dans une langue, et comme comptables dans une autre. De  l'autre côté, des effets de recatégorisation sont assez similaires, et  suggèrent qu'il pourrait y avoir une propriété sémantique qui distingue la  comptabilité et la massivité. L'étude prend en compte les résultats du projet sur les massiques et comptables chez les sujets autistes (Voir la thématique  Cognition).

Anne Carlier se consacre à la détermination nominale. Une première recherche concerne les articles. Elle s'interroge, dans une perspective typologique, sur l'émergence et la diffusion de la catégorie de l'article dans les langues de l'Europe occidentale et ses corrélations avec d'autres phénomènes morphosyntaxiques. Se consacrant spécifiquement à l'émergence des trois articles en français, l'article défini le, l'article indéfini singulier un et l'article indéfini non singulier du/des, elle étudie les facteurs qui déterminent le rythme du développement des articles.  Elle étudie, en collaboration avec Céline Guillot (ENS-Lyon), les démonstratifs, plus particulièrement le passage d'un système ternaire lié à la personne verbale vers un système binaire distal / proximal ainsi que la création d'une frontière catégorielle entre déterminants et pronoms (ce/celui).
Une dernière recherche concerne les quantifieurs de degré comme beaucoup, peu, assez et trop. Ces quantifieurs posent un problème quant à la catégorisation morphosyntaxique, car ils peuvent se rapporter non seulement, à la manière d'un adverbe, à un verbe ou à un adjectif (Marie a assez dansé, Marie est assez intelligente), mais s'associant à de, ils peuvent faire office de déterminant nominal (Marie a assez d'argent), voire se rapporter au nom et au verbe en même temps (Marie a trop dépensé d'argent). Une première recherche a porté sur le passage de multus, quantifieur nominal, vers beaucoup, quantifieur catégoriel sous-spécifié.  La recherche actuelle cherche à mettre en évidence l'hétérogénéité du paradigme des quantifieurs de degré  (voir la thématique Représentation). Par ailleurs, une recherche comparant le français et le russe est envisagée sur la quantification, en collaboration avec Katia Paykin.