Les recherches « appliquées » de STL dans la thématique Acquisition et didactique des langues impliquent plusieurs personnes et traitent des différentes composantes des situations d’enseignement / apprentissage / acquisition d’une langue étrangère ou seconde (Sophie Babault, Emmanuelle Canut, Juliette Delahaie, Claire Ellender, Armand Heroguel, Laurence Delrue, Kathleen O'Connor, Marion Pescheux, Annick Rivens Mompean, Liliane Santos), ou de la langue de signes française (Annie Risler).

 

Les objets des chercheurs de la thématique sont issus de champs de pratiques sociales en didactique des langues étrangères, d’analyse et de conception de dispositifs d’enseignement/apprentissage, notamment le FLE et l’Anglais LVE mais aussi le portugais ou le néerlandais, avec ou sans les TIC (Technologies de l’Information et la Communication). Ainsi, ces recherches « appliquées » peuvent se définir par le matériau empirique, constitué par des discours qu’on qualifiera au sens large de « discours didactiques », et produit dans des situations de communication didactique en classe de langue ou dans des communications pérididactiques liées à celle-ci (dans le cas de pratiques réflexives sur l’apprentissage), et ce, dans des dispositifs énonciatifs différents, en présence ou en ligne. Les objets de ces recherches sont, entre autres :

- les interactions en classe ou à distance

- la gestion des répertoires bi- et plurilingue par les acteurs sociaux de la classe

- l’articulation entre savoirs disciplinaires et compétences linguistiques plurilingues dans les contextes d’apprentissage scolaire ou universitaire en langue seconde

- le contenu et la structure des consignes et reformulations enseignantes ou apprenantes

- les relations entre l’input didactique et l’acquisition linguistique chez l’apprenant

- les processus de didactisation des théories linguistiques par les enseignants

- les objectifs et modalités de didactisation des supports par les enseignants

- l’entraînement à la phonétique et la compétence orale (en anglais en particulier)

- l’analyse de dispositifs spécifiques qui questionnent la place de l’enseignement et ses modalités d’accompagnement, par exemple en autoformation

- les modalités de communication spécifique en lien avec la CMO (communication Médiatisée par Ordinateur), l’analyse des pratiques langagières en ligne (écrits collaboratifs dans une approche socioconstructiviste) ou encore des modalités d’accompagnement (à partir des notions d’étayage entre autres)

- TIC et reconnaissance vocale pour l'apprentissage des langues

- les langues dans le dispositif d'apprentissage: grammaire, traduction, phonétique.

 

Dans le cadre de la dernière thématique, Claire Ellender étudie la traduction comme stratégie pour enseigner et évaluer le français dans le secondaire en Angleterre. La question centrale qui se pose est donc : Est-ce que les enseignants du français en Angleterre estiment que l’usage de la traduction comme stratégie pour enseigner et évaluer le français dans le secondaire pourrait susciter un regain d’intérêt pour l’étude des langues étrangères dans ce pays ?

 

Une thématique commune qui a émergé au sein du laboratoire est celle de l’analyse et la conception de dispositifs d’apprentissage en langue, certains intégrant les TIC mais pas seulement. L’objet de ces recherches est de comprendre l’influence de l’environnement d’apprentissage sur les pratiques langagières en général, plus spécifiquement dans une visée d’apprentissage. Ainsi des recherches croisées ont été développées dans le cadre du projet de recherche Ibrasil par Annick Rivens Mompean et Kathleen O Connor, s’intéressant au discours des usagers de dispositifs numériques ou de dispositifs autonomisants de type tandem, discours suscité par le dispositif ou se tenant à propos des dispositifs. Avec Nicola Macré, elles s’intéressent également au discours métacognitif dans des dispositifs favorisant l’autonomi(e)sation des apprenants. 

 

Par ailleurs, plusieurs recherches portent sur des contextes scolaires divers. Juliette Delahaie, en collaboration avec Colin Christie de l’Institute of Education (Londres), propose de comparer le degré d’ « interactivité » des interactions en classe de langue dans l’enseignement secondaire en France et au Royaume-Uni.

Sophie Babault s’intéresse quant à elle, en collaboration avec M. Markey (CIREL), aux ressources lexicales d’élèves scolarisés en programme d’éducation bilingue. Leur objectif est d’analyser l’impact d’une scolarisation en immersion sur les compétences bilingues développées par les élèves, en particulier sur les aspects lexicaux de ces compétences.

Liliane Santos s’intéresse avec T. Johnen (Westsächsische Hochschule Zwickau, Allemagne) à une grammaire communicative du portugais langue étrangère, dans une perspective communicative/énonciative et à but didactique.

 Le projet PRO-Sign, porté par Annie Risler, concerne quant à lui l'enseignement de la langue de signes française dans un projet européen financé par le CELV (Centre Européen pour les Langues Vivantes). Le projet vise à instaurer des standards européens pour spécifier les niveaux de compétence linguistique en langues des signes à des fins professionnelles, en se concentrant particulièrement sur l’enseignement des langues des signes dans les programmes de formation pour l'enseignement de la LSF pour des futurs interprètes ou enseignants de LSF.

 

Une autre thématique concerne les recherches liées aux travaux en acquisition des langues, qui sont centrés sur les développements des lectes d’apprenants en L2 dans différents contextes (comme par exemple immersifs, institutionnel ou naturel) et sur les différents facteurs (linguistiques, cognitifs) qui peuvent en infléchir l’évolution (cf. Cognition).

 Les confluences entre la didactique et l’acquisition peuvent faire l’objet de recherches mutualisées ou coordonnées entre les chercheurs impliqués dans ces deux thématiques.

 Emmanuelle Canut (voir application) travaille ainsi sur la caractérisation linguistique de la maîtrise du langage oral avant l’accès à l’écrit et passage de l’oral à l’écrit d’un point de vue discursif et aux « applications » possibles.  Dans ce cadre, son travail porte essentiellement sur l’expérimentation de la démarche de la dictée à l’adulte/au formateur/à l’expert en langue première et seconde/étrangère. M. Husianycia, AsFoReL (Association de Formation et de Recherche sur le Langage) et C. Del Olmo, DEFI (Université Lille 3) sont associés ce projet, qui est financé par le  Conseil Général de Meurthe-et-Moselle.

Un deuxième aspect du travail concerne l’exploitation didactique des corpus pour l’enseignement du français langue seconde/étrangère.

Un troisième volet (en collaboration avec Stéphanie Caët et Mai Thi Tran) concerne la question de l’efficience des modalités d’interactions éducatives pour cerner les frontières entre différences, difficultés, retards, troubles langagiers et pour la mise en place de dispositifs d’ingénierie de formation.

 

La JE bisannuelle « Perspectives de Recherche en Didactique et Acquisition des langues » se trouve également au confluent entre les deux thématiques de même que la JE annuelle ATENA-L (Autonomie, Technologies, Numérique et Apprentissage des Langues) qui regroupe des doctorants en langues et TIC depuis 4 ans, dans une approche interdisciplinaire.

 

 

Ces facettes multiples montrent la richesse des approches possibles autour des questions de didactique et acquisition et demandent à être articulées pour un enrichissement des approches et une mutualisation possible des objets de recherche.