Champ 1 : Forme, sens et contexte : Ce champ regroupe les travaux des linguistes et des logiciens de l’UMR STL et a pour principal objet d’étude le sens communiqué dans des contextes variés. Il est articulé autour de quatre thématiques :

Responsable du champ : Georgette Dal

Thématiques du champ 1:

Responsable : Bert Cappelle

Les activités de recherche relevant de cette thématique visent essentiellement à élucider la manière dont le lien entre une forme linguistique et sa signification dépend de son environnement contextuel. S’il est clair, par exemple, que « les chiens doivent être tenus en laisse » et que « cela doit être une blague » impliquent l’expression de la nécessité, grâce à « devoir », expliquer que le premier est susceptible d’exprimer la nécessité déontique, tandis que le second exprime probablement la nécessité épistémique, exige une approche du sens qui dépasse la signification inhérente des mots et des morphèmes individuels. Une meilleure compréhension de ce qui constitue le « contexte » et de la façon dont les utilisateurs de la langue l'exploitent est un objectif primordial dans cette thématique, et le fait que notre laboratoire soit composé de chercheurs en linguistique et en philosophie est propice au succès de ce type de recherche.

Cet objectif n’implique nullement que la place qu’occupe le lexique dans la construction du sens soit laissée de côté. Cette dimension, qui constitue depuis toujours l’une des grandes forces des travaux conduits à STL, sera explorée à la fois par des morphologues – notamment dans le cadre du projet ANR DEMONEXT (2018-2022 [STL = G. Dal (responsable STL), D. Amiot, S. Caët, N. Grabar, L. Macchi, M. Tran, D. Tribout] : base de données morphologiques français décrivant les propriétés dérivationnelles des mots de manière extensive et systématique), ou encore à travers le travail que D. Tribout mène avec L. Barque, P. Haas et R. Huyghe sur la classification sémantique des noms en français – et par des spécialistes de la sémantique lexicale (ex. travaux d’A. Balvet et R. Marín sur l’induction automatique de taxonomies pour l’espagnol et le français – projet ECOS-Sud ; recherches conduites par M. Rangel Vicente sur les noms propres de ces deux mêmes langues).

Toutefois, une attention particulière sera accordée aux rôles que jouent dans la construction du sens les contextes dans lesquels les unités linguistiques s’inscrivent. B. Cappelle, en collaboration avec P. Denis et M. Keller, se demandera ainsi comment l’on peut dériver les sens des adjectifs ‘privatifs’ (fake, false…) à partir de leurs distributions lexicales, alors qu’I. Depraetere, dans le cadre du projet ANR REM, en collaboration avec B. Cappelle, P. Denis, N. Grabar et M. Hilpert, comparera et testera différentes approches méthodologiques du sens contextuel des modaux de l’anglais.

Cette exploration de la dimension contextuelle, pragmatique du sens associera des linguistes à des logiciens, une singularité de notre laboratoire au niveau national : S. Rahman, qui continuera à développer les enjeux philosophiques, historiques et épistémologiques de la logique dialogique, et T. Tulenheimo, qui travaillera notamment sur l’histoire de la logique, et plus particulièrement sur la réception du néo-aristotélisme en Suède au début de 17ème siècle (sur les œuvres logiques de Johannes Rudbeckius en particulier). Cette collaboration prendra notamment forme sous l’égide d’un projet de recherche interdisciplinaire, initié par I. Depraetere, consacré à la pragmatique, qui fera intervenir des membres d’autres champs du laboratoire (E. Le Jallé, R. Webb, A. Billon…).

La recherche du sens ne peut faire l’économie de l’exploration des moyens avec lesquels celui-ci est transmis. Dans ce cadre, notre projet mettra en valeur la dimension multimodale du langage, et notamment le rôle que jouent les gestes dans la construction du sens. Cette question sera fortement liée à celle de la spatialité, un thème qui constitue une des spécialités de notre champ. M. Lemmens, en collaboration avec I. Mittelberg, K. Feyaerts, J. Perrez  et C. Debras, construit ainsi aujourd’hui un projet consacré à l’analyse multimodale des expressions spatiales et des narrations liées à l’espace (déplacement et localisation), prenant notamment appui sur des données MoCap. E. Soroli poursuivra de son côté les recherches qu’elle conduit sur les liens qui unissent représentations spatiales et stratégies linguistiques, et A. Risler s’intéressera aux verbes de déplacement dans diverses langues des signes. En effet, la participation des gestes à l’élaboration du sens ne peut se faire sans la prise en considération à la fois de langues orales et signées. S. Caët travaillera ainsi, en collaboration avec A. Morgenstern, sur le développement de la référence personnelle chez des enfants francophones, anglophones et signeurs, et A. Balvet, S. Caët, M. Charpentier et A. Risler exploreront les modalités de construction des énoncés en LSF (dimension syntaxique).

Le contexte étant pris au sens large, la thématique A intègre un cadre qui a récemment pris de l’importance à STL, suite au recrutement de plusieurs Maîtres de conférences : celui de l’analyse des discours. Une attention particulière sera accordée aux discours politique (G. Caliendo consacrera une large part de ses recherches à l’analyse critique du discours politique et institutionnel, notamment dans les textes officiels de l’Union européenne, et collaborera avec N. Grabar et M. Richey sur les discours propagandistes russes et nord-coréens, alors qu’Henry Hernandez Bayter s’intéressera aux discours politiques et médiatiques en Amérique latine) et académique (G. Caliendo s’intéressera par exemple à l’évolution diachronique du discours académique et des genres discursifs de la vulgarisation scientifique, alors qu’I. Depraetere, en partenariat avec J. Buysschaert et X. Fontich, travaillera sur l’utilisation du métalangage dans les cours de grammaire de l’enseignement supérieur), même si d’autres dimensions seront explorées (ex. travaux de L. Santos sur les routines conversationnelles en portugais, ou encore d’I. Depraetere avec S. De Cock et N. Ruytenbeek sur la politesse).

L’ensemble des recherches conduites dans cette thématique s’appuiera sur l’examen de langues particulièrement variées. Outre celles qui ont déjà été évoquées, l’on peut citer l’arabe (travaux de F. Tayalati et L. Danckaert sur les constructions possessives avec ou sans pronom résomptif), le russe (travaux de T. Milliaressi sur le temps par rapport à l’aspect et à la taxis), l’odia, langue indo-aryenne de l’Inde (poursuite des travaux de M. Lemmens et K. Sahoo sur la mirativité exprimée par des verbes vecteurs de cette langue), ou encore le créole guadeloupéen (travaux de D. Tribout, en collaboration avec F. Villoing et F. Henri sur la dérivation déverbale). Les différents membres du champ sont en effet convaincus de la nécessité de confronter les langues afin de distinguer ce qui est propre à chacune d’elles des invariants du langage. Cette dimension contrastive est essentielle à la thématique que nous venons d’évoquer, mais se révèle fructueuse pour l’étude de nombreux autres aspects du langage. Il a en conséquence été décidé d’accorder à cette approche la place qu’elle mérite, en lui consacrant une thématique dans le cadre de notre nouveau projet.

Responsable : Lieven Danckaert

La comparaison entre langues, la perspective typologique et la diachronie ont bénéficié d’un regain d’intérêt en raison de nouveaux cadres théoriques, se rattachant à la linguistique cognitive au sens large, qui ont offert un cadre de réflexion et des outils d’analyse. Le développement des corpus en ligne, corpus parallèles pour la comparaison, d’une part, et corpus couvrant une diachronie large, d’autre part, ouvrent par ailleurs de nouveaux terrains d’investigation. Les recherches menées au sein du laboratoire s’inscrivent dans ces nouvelles approches théorique et empirique qui ont renouvelé la linguistique comparée, la linguistique typologique et la linguistique diachronique. Les langues étudiées par les linguistes de STL étant diverses (dans le domaine indo-européen : langues romanes, langues germaniques, langues slaves, grec ; parmi les langues sémitiques : l’arabe ; langues bantoues ; langues signées ; …), le contexte est propice à faire émerger des collaborations autour de thématiques précises.

Les recherches conduites en diachronie seront entre autres portées par le projet ANR-DFG PaLaFra, porté à STL par A. Carlier et faisant également intervenir L. Danckaert, qui entend livrer une contribution à notre compréhension de la filiation entre le latin tardif et l’une des langues romanes, le français, à travers la mise en place et l’exploitation d’une base textuelle bilingue (composée d’une base latine de textes proches de la langue orale, d’une base des plus anciens textes du français, et d’une base de textes traduits du latin tardif vers l’ancien français), déjà opérationnelle aujourd’hui. Un autre projet important en diachronie auquel le laboratoire est associé est celui de la Grande Grammaire de l’Histoire du Français, piloté par C. Marchello-Nizia, S. Prévost, B. Combettes et T. Scheer, qui ne décrit pas un état de langue révolu mais aborde une véritable perspective diachronique, en décrivant l’évolution à partir des premiers textes jusqu’en français contemporain (chapitres d’A. Carlier dans les domaines de la morphologie grammaticale, la syntaxe et la sémantique grammaticale, alors que D. Amiot collabore aux chapitre consacrés à la morphologie lexicale). Enfin, d’autres projets s’inscrivant dans ce cadre impliquent les phonologues du laboratoire : R. Noske collaborera avec M.-J. Kümmel sur les relations qu’entretiennent la phonologie historique et la phonologie théorique, et C. Patin poursuivra le travail qu’il a entamé sur l’évolution des systèmes tonals des langues niger-congo vers des systèmes accentuels.

Les projets collaboratifs s’appuyant sur une approche contrastive en synchronie, particulièrement féconds ces dernières années au sein du champ 1, se poursuivront ou entreront dans leur phase finale. Trois exemples représentatifs peuvent être fournis : (i) les suites du projet Espace, Temps, Existence, financé de 2012 à 2016 par le Labex TransferS, qui vise à rendre compte des spécificités structurelles que présente la prédication existentielle dans une douzaine de langues différentes en les mettant en rapport avec leurs propriétés typologiques (sont associés à ce projet B. Cappelle, K. Paykin, F. Tayalati, E. Soroli et A. Carlier) (ii) un projet sur les tough-constructions (ex. ce livre est facile à lire) qui associe plusieurs chercheurs du laboratoire (F. Tayalati, L. Danckaert, K. O’Connor, K. Paykin, D. Van de Velde) examinant de nombreuses langues (anglais, arabe, bulgare, français, grec, néerlandais et russe) et qui, contrairement aux travaux antérieurs axés sur la syntaxe, se concentre sur la dimension sémantique de la construction, et (iii) le projet EPI, financé par la MESHS et impliquant plusieurs membres de STL (D. Amiot, C. Patin, G. Schaden ainsi que des doctorants ou jeunes docteurs), qui explore entre autres les propriétés similaires que présentent les noms taxinomiques dans de nombreuses langues (allemand, anglais, français, grec, hongrois, néerlandais, russe, shingazidja, suédois…). 

Au-delà de ces projets impliquant de nombreux membres du champ, des collaborations de moindre ampleur s’appuient sur le comparatisme pour l’identification des propriétés de leurs objets de recherche : marqueurs de discours (collaboration de J. Delahaie avec I. Solìs Garcia, dans le cadre des activités du groupe Disco, sur la comparaison et l’analyse contrastive des marqueurs de discours en français et en espagnol), verbes à particule (collaboration de B. Cappelle avec F. Masini – langues germaniques, romanes et ouraliennes), alternances causatives (A. Carlier et F. Tayalati), variation phonétique et phonologique de l'anglais L1 et L2 (implication de C. Bouzon, M. Capliez et  P. Mairano dans les projets PAC/IPAC), entre autres, seront ainsi examinés.

Responsable : Eva Soroli

Les travaux en comparatisme et typologie qui viennent d’être évoqués, au delà de leur intérêt intrinsèque, serviront de support aux recherches conduites dans la thématique C, qui s’attacheront entre autres à distinguer variations et invariants dans l’acquisition, la transmission et la perte des langues. Pour mener à bien cet objectif, cet axe de recherche, qui s’est vu renforcé par plusieurs recrutements ou promotions ces dernières années, s’appuiera sur l’examen de contrastes multiples : langues distinctes, notamment signées (S. Caët évaluera les compétences d’enfants de 4 à 11 ans en Langue des Signes Française, et A. Risler s’intéressera à l’acquisition L2 de la même langue) ; variété des types de locuteurs (monolingues, bilingues précoces – participation d’E. Soroli au projet INEXDEB –, apprenants avec ou sans pathologies, etc.) ; diversité des composantes de la compétence linguistique abordées (phonétique – C. Bouzon et P. Mairano poursuivront par exemple les recherches qu’ils mènent sur l’acquisition du VOT par les apprenants francophones et italophones de l’anglais, en s’intéressant cette fois à la perception –, phonologie, morphologie, syntaxe, sémantique, lexique, etc.) ; approches multiples (élicitation, utilisation de corpus, approches expérimentales, examen des mouvements oculaires) ; stimuli oraux ou écrits ; etc. P. Mairano, par ailleurs, poursuivra ses recherches sur la progression des compétences phoniques dans les langues secondes, ainsi que sur les effets de l'orthographe sur la prononciation en anglais L2.

Outre la dimension contrastive évoquée dans le paragraphe précédent, une attention particulière sera une nouvelle fois portée au contexte – projet APPEL consacré aux interactions verbales professionnel-enfants dans le cadre familial, scolaire et orthophonique, faisant intervenir des membres de l’équipe [S. Caët, E. Canut, L. Macchi, C. Patin], des orthophonistes, des enseignants du primaire… ; étude par I. de la Fuente du rôle de l’immersion pour l’acquisition L2 – et à la dimension multimodale du langage – S. Caët, en collaboration avec J. Fagard et N. Loundon, s’intéressera ainsi au développement de la latéralité manuelle et de la latéralisation du langage chez l’enfant sourd, M. Lemmens, avec K. Feyaerts et G. Brône, étudiera de son côté les constructions multimodales dépictives chez les apprenants, alors qu’E. Soroli s’intéressera à la structuration et l’organisation des représentations mentales au niveau de la conceptualisation de l’espace, pour ne prendre que quelques exemples.

Les travaux conduits en acquisition L2 s’articuleront naturellement avec les recherches menées sur la didactique des langues. Les études qui seront menées dans ce domaine, qu’elle soient consacrées à des langues orales (anglais, français, portugais, etc.) ou signées (ex. travaux d’A. Risler consacrés à l’acquisition L2 de la LSF), couvriront un spectre très large, allant de la conception de grammaires à destination de l’apprenant (élaboration de la 2de édition de l’ouvrage Advanced English Grammar : a linguistic approach d’I. Depraetere [avec C. Langford], destiné aux apprenants avancés de l’anglais ; élaboration par L. Santos [avec T. Johnen] d’une grammaire à destination des apprenants du portugais) à l’examen des formations et pratiques enseignantes (collaboration de J. Delahaie et K. Paykin avec l’Institute of Education de UCL et l’Université d’Anvers sur les enseignements de français LE et d’anglais LE en France, au Royaume-Uni et en Belgique ; étude par N. Macré, M. Capliez et A. Rivens Mompean de l’impact du développement des stratégies d’écoute des étudiants d’anglais LE sur leurs productions orales).

L’une des forces de notre laboratoire est l’attention que porte une partie de ses membres au rôle que jouent les TIC(E) dans la construction des dispositifs didactiques. Cette dimension continuera d’être exploitée et développée dans le contrat à venir, notamment par S. Babault et A. Rivens Mompean, qui s’intéresseront particulièrement aux dispositifs et plateformes en ligne de type MOOC, par M. Rangel Vicente, ou encore par A. Balvet, E. Canut et J. Delahaie, qui travaillent à la mise en oeuvre d'une plateforme multilingue pour l'enseignement des langues étrangères (accès donné à des interactions simulées dans différents genres, accompagnées de fiches explicatives ; annotations – syntaxe de l’oral, patrons discursifs, etc.).

Les outils qui seront développés et exploités dans ce cadre s’articulent fortement avec une notion dont l’étude est une autre force de STL, celle de l’autonomie des apprenants de langues étrangères et des dispositifs permettant à celle-ci de se développer. En dehors d’A. Rivens Mompean, cette dimension sera explorée par N. Macré, qui s’intéressera en particulier au rôle que joue la métaréflexion sur ce point, ou encore par K. O’Connor, qui poursuivra les travaux qu’elle conduit dans le contexte du (télé)tandem.  

À cet axe consacré à l’appropriation de (nouvelles) langues correspondra un examen de la manière dont l’acquisition d’une langue peut être affectée, ou cherchant à comprendre comment elle peut être perdue ou retrouvée.

Depuis plusieurs années, l’étude des dimensions linguistiques des troubles du langage acquis constitue une force du laboratoire, notamment sous l’impulsion d’E. Soroli, qui poursuivra les recherches qu’elle conduit sur les aphasies (dans le cadre du projet COST CATs, coordonné par M. Brady), et T. M. Tran, qui continuera d’explorer les conséquences linguistiques des pathologies neurodégénératives telles que la maladie d’Alzheimer (notamment à travers la constitution de bases de données linguistiques en vue d’un usage en recherche clinique, dans le cadre du projet DEMONEXT), un sujet qu’exploreront prochainement d’autres membres du laboratoire (ex. collaboration de C. Patin avec A. Basirat sur la production et la perception de l’intonation par les parkinsoniens).

Les recrutements effectués ces dernières années nous permettront toutefois d’étendre notre examen de cette question aux troubles développementaux du langage : autisme (recherches de S. Caët sur le développement de la référence personnelle), déficience intellectuelle (collaboration de L. Macchi avec B. Facon sur l’identification des variables déterminant l’accès à une rééducation orthophonique), dyslexie (L. Macchi et G. Mahé testeront auprès d’une population d’adultes dyslexiques universitaires l’hypothèse selon laquelle certaines dyslexies s’expliquent au moins en partie par une altération de l’attention visuo-spatiale).

Responsables : Emilie Kasazian et Henry Hernandez Bayter

Nombre des dimensions ou questions traitées au sein de la thématique C, et une large part des travaux qu’elle accueillera ces prochaines années, s’inscrivent dans le cadre d’une recherche linguistique dite ‘appliquée’ en ce qu’ils ont vocation à court ou moyen terme, dès leur conception, à participer à l’élaboration de solutions ou d’outils répondant à des questions ou problèmes de société liés au langage.

Ces travaux sont aujourd’hui, au sein du champ 1, partie intégrante d’une recherche plus large explorant l’impact des travaux conduits sur le langage sur l’environnement sociétal, ou se construisant avec ce dernier. Si cette dimension a depuis toujours été au cœur des études conduites à STL (voir la présentation des thématiques ‘Application’ et ‘Cognition’ dans la section ‘Bilan’), elle a récemment connu un fort développement au sein du champ en raison de recrutements ciblés, de l’obtention de financements de projets aux niveaux local, national et international (par ex. le projet POMELO, porté par N. Grabar, ou le projet ANR MIAM qui lui a succédé, dans lequel sont impliqués au sein du champ, outre N. Grabar, A. Balvet et F. Tayalati), ou encore d’un contexte institutionnel favorable (défis sociétaux de la Stratégie Nationale de Recherche, fusion des universités lilloises, etc.). Il a en conséquence été décidé de mettre en valeur et soutenir ce développement en consacrant l’une de nos quatre thématiques aux liens qui unissent linguistique et société(s).

Au-delà des applications des recherches conduites sur les pathologies du langage qui ont précédemment été évoquées, plusieurs recherches seront liées au thème de la santé. N. Grabar, qui axera une partie de ses travaux sur le traitement des informations médicales pour rencontrer les besoins des cliniciens (recherche et extraction d’information, construction de ressources et d’outils), poursuivra par ailleurs les recherches qu’elle conduit depuis plusieurs années sur l’adaptation et la simplification des informations de santé à destination des patients ou des non-experts (notamment dans le cadre du projet ANR CLEAR). Cette question sera aussi explorée par L. Macchi, qui se concentrera sur la population des patients présentant des troubles du langage, ou encore par I. de la Fuente. Plus largement, une attention particulière sera accordée dans cette thématique à la facilitation de la communication entre les différents acteurs de la santé, et notamment entre les professionnels (médecins – N. Grabar ; orthophonistes – L. Macchi ; etc.) et les patients – I. Depraetere consacrera ainsi une partie de la recherche qu’elle conduit sur la politesse (cf. la thématique A) au discours médical (rapports médecins – patients, patients – proches, etc.).

Le discours juridique fera également l’objet d’une attention particulière. Depuis longtemps porté à STL par A. Heroguel, qui a pour projet la mise à jour de l'édition bilingue du Code pénal des Pays-Bas (augmentée d'autres textes comme ceux de la Loi sur les stupéfiants et celle sur les infractions économiques), ce thème sera également exploré par G. Caliendo, qui s’intéressera entre autres à la représentation discursive du crime organisé et à la question de l’harmonisation des définitions juridiques concernant les organisations criminelles et leurs crimes dans la législation dérivée de l’UE (directives, règlements, décisions) – sur ce point, voir également l’axe transversal ‘Traduction’ –, par S. Rahman, qui explorera les dimensions sémantico-pragmatiques du raisonnement juridique, ou encore par I. Depraetere, qui appliquera à ce domaine les recherches théoriques qu’elle mène sur les notions de standardisation, conventionnalisation, routinisation.

Au-delà de ces axes forts, bien établis, de nouvelles thématiques se développent, en lien avec des questions qui sont au centre des débats contemporains : migrations (projet Langues et Migrations d’E. Canut et J. Delahaie : analyse des résultats d’une recherche-action en cours dans une classe UPE2A, finalisation d’un livret pédagogique à destination des enseignants/bénévoles associatifs, ouvrage en préparation sur la mise en œuvre de la démarche de « dictée à l’adulte » avec des publics non francophones), genre (projet de M. Lemmens, en collaboration avec M. Lesuisse, sur les préjugés genrés dans la langue – anglaise, notamment), relations avec le monde économique (implication d’A. Heroguel dans le projet Interreg « La gestion des langues et des cultures comme facteur de compétitivité internationale des PME », piloté par IRHIS), etc.

 

 


Champ 2 : Savoirs, œuvres, discours : Ce champ réunit les chercheurs en philologie et philologie antiques, philosophie moderne et histoire et philosophie des sciences et s’organise en 3 thématiques : 

Responsable du champ : Thomas Bénatouïl

Thématiques du champ 2 :

Responsable : Anne de Crémoux

Le premier ensemble de projets s’articule autour de la rhétorique et d’une réflexion sur ses liens avec la philosophie.
Le séminaire PRIT (Philosophie et rhétorique à l’époque impériale et tardive), se poursuivra en collaboration avec plusieurs enseignants-chercheurs de l'UMR HALMA. Dans ce cadre, il s'agira d'examiner la manière dont les auteurs grecs et latins des périodes hellénistique, impériale et tardive ont posé de manière nouvelle le problème des rapports entre rhétorique et philosophie.
Du séminaire PRIT est issu également le projet Syrianus (R. Webb, A. Lernould) : il s’agit d’une édition numérique et d’une traduction annotée des commentaires du philosophe et rhéteur Syrianus ( 5e siècle) au traité sur l’argumentation, Les États de cause d’Hermogène (2e siècle), en partenariat avec The Center for Digital Humanities et le Department of Classics de l’Université de Princeton, qui contribuent au financement d’un projet pilote. On se demandera à quel point les travaux de Syrianus représentent le point de contact entre philosophie et rhétorique ; la création de l’édition numérique sera une occasion de réfléchir sur la notion de commentaire et de son rapport au texte commenté.

Un autre ensemble de recherches portent sur la poésie et ses rapports avec l’argumentation, et par là, ses relations avec la philosophie.
Depuis deux ans, c’est sous cet angle qu’est abordée la tragédie dans un séminaire initié en 2016 et intitulé « Les Tragiques et les Présocratiques » (D. Francobandiera, C. Louguet). Initié en 2016, ce séminaire se propose d’aborder la question des rapports entre la philosophie présocratique et le théâtre tragique du Ve siècle av. J.-C. (éthique, anthropologie, cosmologie, langage). Nous faisons l'hypothèse que les œuvres des uns et des autres se répondent ou se nourrissent mutuellement, c'est-à-dire que les échos ou écarts ne sont pas simplement l'effet d'un "air du temps", mais traduisent des démarches interprétatives qui font sens. C'est ce dialogue entre tragédie et philosophie que nous tentons d'expliciter et d'évaluer en tenant compte d'un contexte large (d'Homère et Hésiode à Platon). Dans une perspective différente, nous lancerons un projet sur les polémiques autour du théâtre (A. de Cremoux, R. Webb) : nous y étudierons les arguments utilisés contre les productions théâtrales, mais aussi la manière dont ces arguments reflètent une vision de la force subversive du théâtre, avec ses modes de persuasion propres, et ainsi de la place qu’il occupe dans la société et la vie politique. Une première entrée dans ce projet passera par une étude des passages du discours Sur la Couronne de Démosthène relatifs au théâtre, lors d’un séminaire interne, avant un élargissement de la recherche dans le cadre d’un workshop international.
C’est également dans ce champ d’intérêt que se place notre projet émergent Paizein kai Gelan (« Le jeu et le rire ») : initié au printemps 2018, il consiste en une série de journées chaque année sur les outils et méthodes à employer dans l’analyse des effets comiques et du ludisme dans des textes de genres divers, principalement poétiques, en nous interrogeant en particulier sur le caractère argumentatif ou non du comique. Ces journées associent des études de textes théoriques antiques sur les notions relatives au rire, à des ateliers pratiques de textes analysés au prisme de ces notions : comédie, mais aussi autres genres (philosophie, drame satyrique, rhétorique, satire, etc.).

L’intérêt porté à la rhétorique et à ses modes argumentatifs, y compris dans leur relation à la poésie, sera également au centre d’un séminaire de lecture, dans la tradition de travail lilloise, qui portera sur des discours de Démosthène. On y examinera le fonctionnement intrinsèque du texte, ses rapports à la fois aux auditeurs et aux réalités et sa relation avec les textes poétiques (en particulier dramatiques, en relation avec le projet sur les polémiques autour du théâtre) et philosophiques de son époque, ainsi que sa réception antique grecque, y compris chez Hermogène et ses commentateurs, et latine et moderne.

Les échanges entre grec et latin, favorisés par l’arrivée d’une nouvelle collègue spécialiste de linguistique latine, P. Lecaudé, sont présents dans bon nombre de ces projets.  Les chercheurs de la thématique se joignent à ceux d’Halma dans/pour deux autres projets, l’un sur les spécificités de la traduction des langues anciennes qui vise à renouveler les pratiques pédagogigues grâce à une réflexion sur la transmission du sens, l’autre étant un nouveau projet international, Du latin au grec, qui examine les influences de la littérature et de la culture latines sur les productions grecques plus tardives.

Enfin, les chercheurs de la thématique 1 restent membres du réseau international CorHaLi, sur la poésie archaïque et classique et participeront à ses colloques tous les deux ans. Au sein de STL ils participeront aux projets du champ 3, notamment sur « Invention et pratiques : arts et littérature » et du champ 1.

Responsable : Claire Louguet

Si la métaphysique est une science, ce qui distingue cette science des autres disciplines théorétiques (physique ou mathématique) tient au fait qu’elle définit elle-même — en tant que philosophie première — son objet et sa possibilité (cf. Aristote, Met. Γ et Ε). De ce fait, toutes les critiques, réfutations et « destructions » des métaphysiques historiques, de l’Antiquité à l’époque contemporaine, qui mettent en cause ce prétendu « objet » et cette soi-disant possibilité, accomplissent rigoureusement le projet même de la philosophie première. Lorsque Kant veut substituer à l’orgueilleuse ontologie la connaissance des phénomènes et des objets de l’expérience, ou lorsque l’on tâche, de Nietzsche à Wittgenstein, de résoudre la métaphysique en un problème de grammaire ou un jeu de langage, on ne peut sans naïveté penser que ces critiques sont extérieures et étrangères à la métaphysique, qui s’en nourrit constamment à chacun des moments de son histoire. « Phénomènes » et « langage » sont donc considérés, dans le cadre de ces travaux, comme ce qui, de Platon à Proclus, d’Aristote à Alexandre d’Aphrodise, d’Averroès à Guillaume d’Ockham, ou de Kant à Husserl, sert indissolublement à critiquer et à construire la métaphysique.

Concernant la philosophie grecque classique et hellénistique, cette thématique poursuivra d'abord des travaux (lancés lors du quadriennal précédent) sur le Théétète de Platon, les critiques de la théorie des Idées chez Aristote (Peri ideôn), la Métaphysique d'Aristote et ses commentaires antiques, en particulier Alexandre d’Aphrodise (suites de l'ANR Didaskalos). La publication de traductions collectives de ces textes et d’études à leur sujet sont prévues. En outre, ces recherches seront prolongées en direction de l’Ancienne Académie, vers lesquelles convergent les recherches de plusieurs membres de la thématique (T. Bénatouïl, M. Crubellier). Outre l’achèvement d’une traduction commentée des livres M et N de la Métaphysique, où Aristote critique Platon et ses successeurs, seront menées des recherches sur Speusippe et Xénocrate remettant au cœur de la reconstruction de leur doctrine leurs philosophies de la connaissance, dont les fragments ont été négligés au profit de ceux de leurs doctrines des principes. Cette approche permettra de replacer l’Ancienne Académie dans le cadre plus large des débats sur l’articulation entre sensation, dialectique et métaphysique qui courent du Théétète au débat entre stoïcisme et Nouvelle Académie à l’époque hellénistique, mais aussi à l’époque impériale (avec Plutarque, Favorinus, Galien et Epictète).

Suite aux volets Ancien (2015-2016,) et Médiéval (2016-2017) — centrés notamment sur les figures d’Aristote et de Roger Bacon —, le projet ANR SÊMAINÔ se poursuivra avec un troisième volet (sous la direction de Claudio Majolino) concentré sur l’élaboration d’une phénoménologie des signes issue des réflexions sémiotiques et linguistiques propres à la tradition brentanienne et husserlienne. Il s’agira en particulier d’étudier les écarts entre intentionnalité signitive, perceptive et imaginaire et la structure catégoriale des signes linguistiques. La réflexion sur le langage, engagée dans le cadre du Projet SÊMAINÔ, aboutira pour ce qui est de la période ancienne à la publication (2019) d’un collectif sur Aristote et le langage. Leone Gazziero la prolongera en étudiant le rôle des commentaires latins aux Réfutations sophistiques dans l’évolution des théories médiévales de la signification. Au cours de la seconde moitié du XIIe siècle et tout au long du XIIIe et XIVe, la littérature apparentée aux Sophistici elenchi s’est en effet imposée comme l’un des corpus le plus riche de l’Aristotélisme latin. L’un des plus novateurs aussi, dans la mesure où cette littérature constitue l’un des lieux privilégiés où, d’une part, la logique terministe a pris son essor et, d’autre part, les métaphysiques médiévales ont calibré les liens entre ce qui est, ce qui est pensé et ce qui est signifié. L’étude de ce corpus, dont une très grande partie n’est ni éditée ni traduite, sera adossée à des demandes de financement, dont la première vient d’être déposée dans le cadre d’une collaboration internationale entre l’Université de Göteborg (Christina Thomsen Thörnqvist et Ana Maria Mora Marquez), l’UMR STL et l’Université de Genève (Laurent Cesalli).

Le Groupe de recherches Kantiennes entend poursuivre les travaux initiés il y a quelques années par Christian Berner, et en élargir la perspective, au-delà des travaux des doctorants sur le corpus kantien, aux débats contemporains sur le kantisme dans la philosophie allemande du XXe siècle (Cassirer, Heidegger, G. Krüger, E. Weil), examinant au plus près la question de la possibilité de la métaphysique. Le groupe de recherches associera donc désormais des historiens de la philosophie moderne, des phénoménologues, et des chercheurs travaillant au sein de l’Institut Eric Weil (dir. P. Canivez). Le groupe de recherches kantiennes sera donc coordonné avec le séminaire Platonismes et Phénoménologie, et proposera, en alternance, des exposés de doctorants, et des séances de travail autour de textes allemands (non traduits), en vue de constituer et de proposer aux lecteurs français une anthologie de lectures allemandes contemporaines de l’œuvre de Kant.

La première année (2017-2018) du séminaire Platonismes et Phénoménologies, coorganisé par Alain Lernould, Claudio Majolino a permis de procéder par coups de sonde et balayage thématique (sur la théorie des idées, et/ou sur des textes privilégiant souvent la perspective théorétique, comme par exemple le Sophiste de Platon). Les années à venir vont permettre de préciser et restreindre l’orientation thématique qui sera consacrée, en 2018-2020, à l’articulation de la « métaphysique » et de la philosophie pratique, en passant (1) de la question des Idées à celle de l’Idéal (du point de vue « éthico-théologique », ou « theologico-téléologique ») ; (2) à l’étude de l’arrière-plan philosophique antique de la phénoménologie du monde social (avec une attention particulière aux questions de l’introspection et de l’empathie, depuis le Gnothi seauton dans l’Alcibiade de Platon, les Confessions d’Augustin, aux Méditations Cartésiennes de Husserl, sans oublier l’apport de Max Scheler). Le séminaire alternant séances de travail et conférences invitées, viendra à l’appui d’une rédaction d’HDR (Claudio Majolino).

Responsable: Liesbeth De Mol

Plusieurs membres du champ, philosophes ou historiens des sciences, menaient déjà des recherches sur la cosmologie et les mathématiques antiques, médiévales ou modernes. Ces recherches jusqu'ici indépendantes vont s'associer entre elles pour s'intéresser aux formes de systématicités élaborées dans ces disciplines de l'Antiquité à Newton : leur genèse, leurs modèles et leurs langages.

Le séminaire Lille-Liège-Bruxelles (LilLiBru) Systématicités antiques (2013-2018) a permis de montrer l’intérêt d’étudier les modèles logiques, géométriques, harmoniques ou astronomiques pour comprendre la genèse et les formes que prend la systématicité philosophique dans l’Antiquité. Ces recherches seront poursuivies, en particulier par l’intermédiaire de plusieurs thèses de doctorat (sur l’articulation entre astronomie et philosophie première chez Aristote, ou sur les usages de la logique dans l’éthique stoïcienne).

À côté de la cosmologie et de l’astronomie antiques et modernes, l'ambitieux projet ANR récemment obtenu par Liesbeth de Mol, "Qu'est-ce qu'un programme informatique ?", pose également le problème de la systématicité et des langages dans le domaine informatique, mais aussi de l'articulation entre ces dimensions formelles des programmes et leurs autres dimensions, matérielles d'une part et socio-techniques d'autre part. A vrai dire, c'est surtout le manque de systématicité qui est au coeur des recherches autour de l'histoire et la philosophie de l'informatique. C'est-à-dire que de la diversité des pratiques de l'informatique, de multiples conflits d’intérêt (commerciaux et scientifiques) et de l'évolution rapide des technologies informatiques résulte un domaine assez incohérent et sans fondements systématiques. Ce thème, et plus particulièrement, l'aspect interdisciplinaire, est exploré au sein du séminaire Lille-Paris HEPIC (https://calcul.hypotheses.org/; responsables : L. De Mol, A. Naibo, M. Pégny). Ce thème sera renforcé autour des collaborations de L. De Mol avec certains membres de la DHST/DLMPST Commission HAPOC (G. Primiero, E. Daylight, E. Mori, T. Petricek, s. Martini) dont L. De Mol est présidente fondatrice.

C'est dans le développement historique des pratiques de programmation qu'on peut étudier aussi le rapport entre le développement des langages "formels" et des recherches sur les fondements des programmes informatiques. Le projet JCJC ANR "Qu'est-ce qu'un programme informatique", coordonnée par L. De Mol, vise à élaborer ce thème par lier le programme informatique comme objet formalisé avec les aspects socio-techniques et physiques des programmes informatiques. Dans le cadre du projet une équipe internationale a été constituée. Au niveau du labo, un doctorant et un postdoctorant seront recruté(e)s en 2018 et 2019. Le projet vise à développer une base de connaissances autour des programmes informatiques (système wiki) et sera finalisé avec un ouvrage collectif ainsi qu'une conférence internationale, organisée à Lille. Des collaborations sont prévues avec le labo UMR 9189 CRIStAL dont certains membres ont déjà été impliqués dans le séminaire HEPIC (Yann Secq, Pierre Bourhis, Mathieu Giraud).

 

 


Champ 3 : Normes, pratiques, création : les recherches menées au sein de ce champ relèvent de la philosophie morale, de la philosophie sociale et politique, de l’esthétique et de la philosophie de l’art. Elles se déploient autour de deux thématiques étroitement liées entre elles :

Responsable du champ: Philippe Sabot

Thématiques du champ 3

Responsable : Sarah Troche

La thématique intitulée « Imagination et création : arts et littérature » dans le quinquennal en cours s’appellera désormais « Invention et pratiques : arts et littérature ». La notion d’invention concerne non seulement la production (« création ») d’œuvres artistiques et littéraires, mais également tout ce qui relève de l’interprétation, de la performance, de l’improvisation, voire de la reprise. À cet égard, Sarah Troche approfondira et développera son travail consacré à la notion de cliché, qui est une forme singulière de « reprise » dont le champ s’étend potentiellement non seulement aux arts iconiques et à la littérature, mais également à la musique, au cinéma, à la photographie, à la danse. Les collaborations solides nouées depuis plusieurs années avec le CEAC de Lille (Centre d’études des arts contemporains, EA 3587) seront renforcées, notamment en direction des spécialistes de danse et de théâtre.

Plus largement, Sarah Troche et Bernard Sève poursuivront la réflexion sur la notion d’exercice en art, qui noue étroitement les concepts de pratique et d’invention et se trouve au cœur de la thématique : un colloque international sur cette question aura lieu les 19, 20 et 21 juin 2019, en partenariat avec le CEAC de Lille et le festival Latitudes Contemporaines.

La thématique « Invention et pratiques : arts et littératures » s’ouvrira enfin à la philosophie sociale de manière à créer un lien avec la thématique « Vie, Normes, Institution ». Ce lien prendra la forme de l’organisation de manifestations scientifiques (séminaire et colloque) portant sur des objets concernés à la fois par les arts/la littérature et la philosophie sociale tels que le genre, les clichés et les stéréotypes. La question des clichés et des stéréotypes permettra en outre de nouer des collaborations avec certains membres des champs 1 et 2 de STL  intéressés par ce thème. Une première journée d’études est prévue au printemps 2020.

Responsable : Philippe Sabot

Les travaux menés dans le cadre de cette thématique vont, dans le prolongement des recherches développées dans le cadre du présent contrat, s’orienter vers l’étude des déclinaisons (politiques, sociales, vitales, environnementales) de la vulnérabilité. On y traitera donc de la vulnérabilité des vivants face à la maladie et à la mort ; de la vulnérabilité des humains face à l’épreuve de la violence, de l’injustice ou du déni de reconnaissance ; mais aussi de la vulnérabilité des milieux de vie et des écosystèmes soumis à l’action destructrice de l’homme ; et de la vulnérabilité des formes institutionnelles confrontées aux ressources transformatrices de l’histoire et aux logiques normatives qui en sous-tendent le déploiement.

Ces travaux s’inscriront ainsi résolument en continuité avec l’axe « Vulnérabilités » de la MESHS et donneront lieu à des collaborations étroites (dans le cadre de projets partenariaux ou émergents notamment). Cette dynamique collaborative pourra d’ailleurs s'appuyer sur le recrutement de deux nouvelles collègues (Cécile Lavergne, MCF, et Gabrielle Radica, PR) qui vont inscrire en grande partie leurs recherches en philosophie politique, en philosophie sociale et en philosophie des normes et des institutions.

Cécile Lavergne développera ses travaux consacrés à l’articulation entre violence, identités et reconnaissance en proposant ainsi une ouverture vers les sciences sociales et vers les enjeux les plus contemporains liés aux trajectoires de radicalisation, envisagées à partir des catégories d’utopie et de contre-utopie. Ces travaux relatifs à une philosophie sociale des radicalités, développés d’abord dans le cadre d’un projet post-doctoral à l’université de Namur, pourront s’articuler désormais également aux recherches menées par Philippe Sabot au sujet d’une clinique sociale des vulnérabilités, à partir des apports croisés de Foucault, de Butler et des recherches actuellement développées en philosophie sociale en France (Fischbach, Renault, Haber, Le Blanc).

Le questionnement sur la violence (qui, dans l’épreuve de la violence extrême, confronte l’humain à l’inhumain) trouvera également un développement complémentaire dans les travaux de Patrice Canivez menés d’abord à partir des catégories élaborées par Eric Weil et confrontées désormais aux enjeux actuels des formes et des processus démocratiques. Ce type de démarche se déploiera également suivant une orientation généalogique qui convoquera des études sur Rousseau et les Lumières, sur les normes de l’action juste et sur les conditions d’élaboration d’institutions politiques (d’ordre démocratique) et sociales (comme la famille). En développant les travaux qu’elle a pu proposer sur la famille et le régime de transformation qui en produit les figures modernes et contemporaines, Gabrielle Radica pourra engager une réflexion plus large sur les normativités à l’œuvre dans la vie politique et sociale et sur la manière dont ces normativités dessinent des formes de vie et des formes culturelles innovantes et mobiles.

Le séminaire « Normes et affects » co-organisé par Eléonore Le Jallé et Peggy Avez poursuivra ses travaux consacrés à l’articulation des normes et des affects en croisant philosophie politique et sociale, philosophie du droit, esthétique et philosophie morale.

Des prolongements éthiques pourront également être donnés à ces réflexions sur la raison des normes, en particulier dans le cadre d’ateliers ou de journées d’études annuelles consacrées à la manière dont le médical s’empare des normes vitales et sociales et les informe même à partir de ses propres innovations technologiques. Dans cette perspective, les collaborations avec l’Espace de Réflexion Éthique Régional (ERER) seront poursuivies et même renforcées (avec la mise en place d’un DU Soin et société).

Enfin, toujours sur le versant éthique des recherches menées dans la thématique, une part importante des travaux proposés dans le cadre du prochain contrat s’orienteront vers le déploiement des conditions d’une « clinique environnementale » qui signale à la fois la vulnérabilité croissante de l’homme à un milieu de vie qui se dégrade et la vulnérabilité des écosystèmes face à l’action de l’homme. Cette réflexion, qui sera au cœur du projet I-SITE IRAE II (Irreversibility as a principle - Rethinking the mutAtion of Earth), a une dimension nécessairement collective et interdisciplinaire au sens où elle se nourrit des apports conjoints des sciences humaines et sociales et des sciences expérimentales. Elle oblige la philosophie à se confronter aux ressources de ces « matières étrangères » que sont d’une part les connaissances produites par les sciences exactes (chimie, biologie, physique) et d’autre part les éléments de compréhension et d’interprétation du monde que proposent la littérature et les arts. Dans cette perspective, un colloque fédérant ces différentes approches théoriques, pratiques et imaginatives pourra être organisé en 2020 sur le thème interdisciplinaire de l’irréversibilité.

 

 


Les Axes transversaux ont vocation à décloisonner les disciplines et faire collaborer les linguistes, philologues et philosophes issus des trois champs du laboratoire autour de trois thématiques communes 

Axes transversaux:

Responsable : Shahid Rahman

Cet axe de recherche a pour but de faire converger divers types de travaux (de philosophes, philologues, linguistes et historiens des sciences), avec pour objectif notamment de promouvoir l’interaction et le transfert de perspectives de recherches provenant des différentes disciplines, avec un accent particulier dans les collaborations internationales.

L'axe est structuré par l'idée que l'étude historique et systématique de l'émergence des concepts et de la pensée conceptuelle est au cœur d'une approche dialogique et interactive des sciences humaines qui intègre bien sûr des perspectives sociales mais qui ne peut être réduite à devenir l’ancilla des sciences sociales et/ou à devenir le porte-parole pour la publicité des sciences naturelles.

Les Humanités elles développent ce regard critique qui constitue la pensée conceptuelle en tant que telle. C'est précisément ce qui est à l'œuvre dans l'étude diachronique et synchronique des schémas d’argumentation.

Présentons maintenant très succinctement les principaux champs de recherche mettant en évidence la transversalité de l'axe au sein du laboratoire et son rayonnement international

La fécondité des études historiques pour la Théorie de l'Argumentation

Les études historiques ont porté principalement sur la dialectique, la rhétorique, et la logique dans la pensée ancienne et médiévale, latine et arabe,

  • L'objectif principal ici est d'examiner la source des normes déterminant ce qui compte comme argument légitime et ce qui ne compte pas comme argument légitime

Cela a donné lieu à des collaborations scientifiques, avec Berkeley, Cambridge, Dakar, Alger, McGill,  Manchester, Gand, Genève, et le Meyerhoff Institute for Jewish Studies à l’Université de Maryland.

Outre la codirection de doctorants, de nombreuses publications et la co-organisation des journées d'étude internationales, Tony Street (Cambridg), Roberta Padlina (Gand-Genéve), Charles Manekin (Mariyland), Trizio (Bari) Leone Gazziero et moi-même, préparons actuellement le project ERC RevLOG (Logique in Reverse) sur le sujet à soumettre prochainement.

Pour une nouvelle cadre théorique

Concernant des études formelles en Argumentation à l'œuvre en Épistémologie, Philosophie des Mathématiques, Informatique Théorique, Philosophie du Droit et Philosophie du langage, les recherches développées au laboratoire ont façonné un nouveau cadre dialogique, appelé Raisonnement Immanent (RI).

IR intègre des nouvelles approches en informatique théorique, qui offrent non seulement de nouvelles perspectives sur l'interface pragmatique-sémantique, mais aussi de nouvelles façons de construire les liens entre le sens, la connaissance et la vérité.

  • Le point principal de l'IR est d'offrir un nouveau cadre pluraliste, où les éléments de preuve qui justifient l'affirmation d'une proposition sont explicitement introduits au niveau du langage objet lors de l'interaction argumentative.

Cela non seulement étend considérablement l'expressivité du langage avec lequel les arguments sont analysés, mais cela permet également de mettre à l'épreuve les paramètres mêmes de la rationalité et de la signification.

Ex1 : Si l'on souhaite temporaliser la proposition apparaissant dans l'assertion

« Foucault pense ». Au lieu d'ajouter un opérateur temporel, l'idée est de saisir cette assertion comme exprimant un type d'action, puis d'introduire une fonction qui temporalise une certaine actualisation de ce type d'action, en lui associant un intervalle (espérons-le) long.

Ex2 : Si on pense que le contenu de l'assertion « Foucault pense », a un sens, il faut savoir ce qui pourrait compter comme une actualisation de « Foucault pense ». De plus, doit-on supposer que ces actualisations sont déjà données ou doivent-elles être produites au cours de l'interaction ? S'ils sont produits au cours de l'interaction, la loi de tier exclus ne peut pas être généralement assumée.

L'Approche dialogique de Lille jouit d'une reconnaissance internationale dont témoigne une entrée de la Stanford Encyclopedia of Philosophy sur l’approache de Lille – https://plato.stanford.edu/entries/logic-dialogical/,

plusieurs conférences et invitations, dont Berkeley, Hambourg, München, New York et Vienne entre autres.

Pour l'événement le plus récent, permettez-moi de mentionner la présentation de Zoe McConaughey Dialogical Pluralism, à la City University New York - le lien vers la vidéo se trouve sur la page d'accueil de STL :

https://stl.univ-lille.fr/actualite/zoe-mcconaughel-dialogical-pluralism-city-university-new-york

Finalement, Précisons que notre axe de recherche édite de deux collections de livres chez Springer, et quatre chez College Publications London en français, espagnol et anglais.

https://www.springer.com/series/6936
https://www.springer.com/series/11547
http://www.collegepublications.co.uk/cahiers/
http://www.collegepublications.co.uk/dialogues/
http://www.collegepublications.co.uk/cuadernos/
https://www.collegepublications.co.uk/LS/

Responsable : Rudy Loock

Les recherches menées au sein de cet axe transversal seront développées en fonction de la distinction entre trois types de traduction : 1) traduction épistémique, 2) traduction pragmatique, 3) traductologie de corpus et TAL.

Pour ce qui concerne la traduction épistémique, l’objectif est de thématiser ce troisième type de traduction, différent aussi bien de la traduction littéraire (voir les travaux de Giuditta Caliendo, Annie Risler, Philippe Sabot) que de la traduction spécialisée. En effet, la typologie classique (littéraire/spécialisée) ne couvre pas la traduction des textes philologiques anciens (voir les travaux de Marc Baratin, Fabienne Blaise, Anne de Crémoux, Leone Gazziero, Xavier Gheerbrant, Séverine Issaev, Peggy Lecaudé, Alain Lernould, Claire Louguet), ni la traduction des textes philosophiques (Alain Lhomme, Philippe Sabot) ou tout autre type de texte en sciences humaines (voir les travaux d’Anne-Françoise Macris, Spiros Macris, Tatiana Milliaressi). Notre approche est spécifique et diffère de celles qui sont basées sur l’opposition binaire « traduction littéraire/traduction spécialisée » (voir en particulier l’axe « traduction » du laboratoire CECILLE). En effet, notre approche n’est pas issue du genre dont relève le texte à traduire mais de l’activité traduisante elle-même et de la mise en forme du sens (l’épistémique est analysé par opposition au pragmatique et au poétique).

Les recherches sur la traductologie de corpus (corpus-based translation studies en anglais) porteront sur l'utilisation des méthodes de la linguistique de corpus en traductologie descriptive. Les corpus sont utilisés, d’une part, comme outils d'aide à la traduction et, d’autre part, comme outils de recherche en traductologie. Trois approches ou questions feront l’objet de recherches :

·       la question de la qualité linguistique de la traduction humaine et celle de la traduction automatique (Antonio Balvet, Giuditta Caliendo, Bert Cappelle, Ilse Depraetere, Rudy Loock, Tatiana Milliaressi)

·       l’approche en traductologie de corpus (Antonio Balvet, Giuditta Caliendo, Bert Cappelle, Henry Hernandez Bayter, Natalia Grabar, Rudy Loock)

·       l’approche relevant du TAL (Antonio Balvet, Natalia Grabar)

 Les partenariats existants seront renforcés : faculté de traduction de l’Université de Moscou, Timisoara (Roumanie)  Gand, Cape Peninsula University of Technology (Afrique du Sud) Institut libre Marie Haps (Bruxelles Belgique)

 Sont prévues pour le prochain contrat, entre autres activités collaboratives :

     La publication de deux ouvrages :

- Afin de décloisonner les approches philosophique, linguistique et philologique en traduction et de rendre accessibles les travaux des spécialistes de domaines respectifs au public universitaire large, les traductologues du laboratoire préparent une publication commune aux Presses Universitaires du Septentrion. Le titre provisoire du recueil qu’on projette de publier en 2019-2020 est La traduction épistémique : entre la poésie et la prose.

- Avec l’objectif de réfléchir sur la traduction d’un texte épistémique, une publication avec la participation des membres STL est en préparation. Elle est issue de la session consacrée à la traduction en sciences humaines au Congrès Mondial de Traductologie de 2017. Le recueil s’intitulera Traduire un texte épistémique et paraîtra aux éditions Classiques Garnier en 2020.

     L’organisation d’un colloque en 2021, sur le thème « Traduire et diffuser la recherche en sciences humaines » (en collaboration avec la SoFT « Société Française de Traductologie »).

responsables: Sophie Babault, Jean-François Goubet

Cet axe transversal a pour fonction de faire collaborer les linguistes, philologues et philosophes issus des trois champs du laboratoire. Il abrite des projets relatifs, en général, à l’apprentissage et à l’enseignement. Plus particulièrement, il traite de la dimension langagière des apprentissages des différentes disciplines, de la didactique des langues, de l’apprentissage de la langue maternelle et en langue maternelle ou de l’éducation scolaire aux médias et à l’esprit critique. Son attention se porte également sur les pratiques et les dispositifs pédagogiques dans le monde contemporain et dans le passé, des premiers lieux d’apprentissage jusqu’à l’université, ainsi que sur la formation philosophique des maîtresses et des maîtres.

 

A. Séminaires

Parallèlement aux projets de recherche, cet axe propose un espace d’échange aux chercheuses et chercheurs du laboratoire grâce à son séminaire mensuel. Le séminaire est articulé autour de deux thèmes fédérateurs

1.La langue dans les apprentissages scolaires (LAPSCO) 

2. Apprendre une langue maternelle, apprendre en langue maternelle (ALMA MATER) 

 

B. Projets

Les rubriques ci-dessous détaillent les principaux projets traités au sein de l’axe.

 

1.   L’éducation scolaire aux médias et à l’esprit critique (Débats sur le débat)

 Ce projet repose sur l’idée que les sciences du langage peuvent contribuer de façon très concrète au développement de l’esprit critique nécessaire à une utilisation consciente des médias sociaux et à une participation utile au débat public contemporain. Elles fournissent la préparation sémiologique, pragmatique et sociolinguistique nécessaire à agir consciemment en ligne. Elles contribuent à diffuser une connaissance de l’argumentation et de la rhétorique, des disciplines qui nous apprennent à convaincre sans manipuler. Elles permettent aussi d’identifier les constructions porteuses de manipulation et, à travers une opération d’éducation linguistique, d’intervenir à assainir le débat public. L’Observatoire Linguistique du Discours Numérique (OLiNDiNUM) se focalise sur les questionnements théoriques et méthodologiques soulevés par l’effort de mettre les sciences du langage au service de l’analyse du débat public contemporain.

 

2.   Pratiques et dispositifs pédagogiques

Plusieurs activités du laboratoire entrent dans cette rubrique.

Depuis 2021, STL s’associe au Recifes-CIREL et à Grammatica (Artois) pour organiser une journée d’étude sur la pédagogie universitaire, entre histoire et actualité. Après une participation sur le thème de l’approche par compétences, en particulier dans la formation des nouveaux maîtres de conférences, une intervention sur la thème de l’hybridation a eu lieu en 2022.

Des projets sur la grammaire énonciative de la langue portugaise et sur l’enseignement et l’apprentissage-acquisition du portugais et de l’espagnol comme langues étrangères sont également en cours, avec des partenariats étrangers, dans le laboratoire.

Une participation à l’ANR n°17-CE23-0005-04 est en cours. Ce projet Démonext (« Dérivation Morphologique en Extension ») porte sur la création d’une base de données morphologiques, dont les publics visés sont, notamment, les enseignantes et enseignants du premier degré et les orthophonistes.

Une participation au projet Erasmus + Digital pedagogy to develop Autonomy, mediate and certify Language Learning for (European) Universities est de même à noter.

Du côté des langues anciennes, le projet Aglaé est dédié aux questions d’enseignement a lieu, en collaboration avec l’UMR 8164 Halma.  

 

3.   Formation philosophique des maîtresses et des maîtres

Un projet sur « Un enseignement philosophique pour former les enseignantes d’école primaire ? (histoire, archives et perspectives) » a été déposé, en accord avec le Laboratoire de l’éducation de l’ENS de Lyon.

Ce projet est né du constat de l’existence d’une tradition philosophique datant du XIXe siècle peu explorée au sein de notre système scolaire. La discipline philosophique est en effet souvent perçue comme partie prenante d’une conception élitiste et masculiniste de l’école française, puisqu’elle est souvent réduite à la classe de philosophie, établie en 1808, destinée aux jeunes gens lors de la dernière année du cycle des études secondaires préparant le baccalauréat, qui représentent une part tout à fait minime d’une classe d’âge jusqu’à la loi Haby de 1975 sur l’école unique. Or, si l’enseignement primaire n’a jamais dispensé d’enseignement philosophique ou d’humanités classiques, il apparaît dès les débuts dans la formation des enseignant.e.s de cet ordre. Cet accès remet en question une supposée « barrière intellectuelle » entre le premier et le second degré, ainsi qu’entre les normaliennes et les normaliens.

Les enjeux de ce projet sont multiples : interroger l’objet de la discipline « philosophie », s’intéresser à l’identité des acteurs et des actrices, notamment dans la perspective du genre, et, enfin, questionner les pratiques enseignantes en jeu.

Ce projet assoira la candidature du laboratoire à l’organisation du congrès 2024 de la Société française de philosophie de l’éducation (Sofphied) sur le thème suivant : « qui sont les philosophes de l’éducation ? ».

 

4.   Participation au RTP « Education » du CNRS

Plusieurs membres du laboratoire sont impliqués dans le développement d'un réseau thématique pluridisciplinaire sur les recherches autour des questions d’éducation. Celui-ci a pour objet de "fédérer et cartographier les recherches en éducation existantes au CNRS et de promouvoir rencontres et discussions dans une démarche interdisciplinaire" https://rtp-education.cnrs.fr/cnrs-page/reseau-thematique-pluridisciplinaire-rtp-1ere-partie/ .

Les chercheuses et chercheurs de STL travaillent plus particulièrement dans les axes 1 (inégalités éducatives), 3 (pratiques et dispositifs pédagogiques) et 4 (penser le lien avec le terrain) du RTP.