Usage contemporains du (ou des) pragmatisme(s) en France

Journée d'études
Université de Lille - Pont de Bois - Maison de la Recherche - salle des colloque (F0.44)

La réception du pragmatisme en France a commencé dès les travaux des pragmatistes dits « classiques» Charles Sanders Peirce, William James et John Dewey. En effet, les premiers travaux pragmatistes de Peirce ont été très rapidement publiés en français et Henri Bergson a dialogué directement avec James.
Cette réception a même récemment pris une nouvelle ampleur avec les travaux en sociologie de Luc Boltasnki, de Daniel Céfaï, qui se réclament de la tradition pragmatiste ainsi que chez des auteurs en philosophie comme Jean-Pierre Cometti et Claudine Tiercelin. Néanmoins, les critiques et les usages du pragmatisme en France, se focalisent pour la plupart sur les travaux des pragmatistes « classiques » au dépens des évolutions et changements que ce mouvement de pensée a subi lors des cinquante dernières années, notamment avec la réception allemande du pragmatisme chez les penseurs de « la deuxième école de Francfort » tels Jürgen Habermas, Karl-Otto Appel et plus tard Hans Joas, ou Axel Honneth, ainsi que son renouvellement aux États-Unis suite aux travaux de Richard Rorty et Hilary Putnam. Ce renouvellement, qui touche la théorie de la connaissance, la philosophie du langage, la théorie de la démocratie, de l’éducation ou de la reconnaissance, ainsi que les usages « hétérodoxes » du pragmatisme dans la théorie critique de la race et dans la théorie du genre (José Médina, Linda Alcoff), témoignent de la reconceptualisation constante de la position pragmatiste, du concept de l’action, des rapports entre la théorie et les pratiques humaines. Afin de faire connaître ces travaux en France, nous proposons une journée d’étude sur « les usages contemporains du pragmatisme » notamment dans leur déploiement le plus récent. Cette journée a pour vocation d’inciter les chercheurs et les chercheuses à aborder d’une manière critique ces « nouveaux usages » des outils conceptuels pragmatistes, ainsi que de présenter l’état actuel de cette pensée au public francophone.

Programme

08h30-09h00Accueil

9h00-9h50Charlie Brousseau (École Normale Supérieure de Lyon) 

Comment faire groupe sans présupposer d'identité collective : penser un « public féministe » avec Dewey et Young

9h50-10h40Camille Ferey (Université de Nanterre) 

Penser la « crise de la représentation » avec le pragmatisme : de John Dewey à Iris Marion Young

10h40-10h50 Pause Café

10h50-11h40 Baptiste Cornardeau (Université Paris 1, Université de Lille)

De la communication à la reconnaissance : George H. Mead et la théorie critique

11h40-12h30 Francis Chateauraynaud (École des hautes études en sciences sociales)

Le pragmatisme sociologique face aux transformations du politique

12h30-14h00Pause déjeuner

14h00-14h50Thibaud Trochu (Université de Lille)

Y a-t-il une substance derrière le substantif ? Observer les usages du label « pragmatisme »

14h50-15h40 Perrine Poupin (CNRS)

L’approche pragmatiste pour étudier les expériences et les expérimentations citoyennes en Ukraine depuis 2013

15h40-15h50Pause Café

15h50-16h40Joan Stavo-Debauge (Haute École de Santé Vaud)

« Racial Prejudice and Friction » (1922) : de l'intérêt d'un texte peu connu (et souvent mal interprété) de John Dewey pour analyser les racismes

16h40-17h30 Ulysse Gadiou (Université de Lille)

Le pragmatisme de Whitehead et ses usages en écologie politique : Haraway, Latour et Stengers


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