Séminaire STL-HALMA - Tusculana prooemia (traduction de Cicéron)

Séminaire
Salle de séminaire (B1.663) - STL

TUSC. 3, 1-4


1. Note sur l’hypothèse de la « double rédaction »


Nous savons par les Lettres à Atticus qu’il est arrivé que Cicéron rectifie des passages de ses livres après qu’ils aient été mis en circulation par les scribes d’Atticus. Certaines lettres attestent de changement de  détail, d’autres du remplacement de section entières, comme la préface du De Gloria dont nous avons déjà parlé, d’autres enfin d’une réorganisation de fond en comble de livres, comme dans le cas bien connu des Académiques. Du point de vue de l’édition de texte, lorsque ces corrections sur le tard ont mené à des divergences dans la tradition manuscrite, on parle de « variantes d’auteur » (par opposition aux variantes dues aux scribes qui causent l’immense majorité des problèmes de manuscrits).


L’existence de ces variantes d’auteurs a poussé Atzert, l’éditeur du De Officiis, à supposer que certains passages de ce traité, qu’il estimait irrémédiablement corrompus, ne pouvaient être expliqués que si l’on faisait l’hypothèse suivante : Cicéron aurait corrigé son texte en y ajoutant des notes marginales, qui auraient ensuite été intégrées au texte sans remplacer la première version. Pour comprendre le texte, il faudrait alors supprimer une des deux versions (Atzert utilise les doubles crochets pour indiquer ces passages), ou l’écrire sur deux colonnes. L’hypothèse ne fait pas l’unanimité, bien qu’elle soit rendue plausible par le fait qu’il s’agisse du dernier texte de Cicéron, possiblement laissé à sa mort dans un état imparfait.


Giusta a proposé une hypothèse semblable à propos du texte des Tusculanes. Il estime que certains passages du dialogue sont si confus qu’on ne peut les comprendre que si l’on part du principe qu’il s’agit de deux rédactions distinctes qui ont été mélangées par les scribes. Ces passages sont au nombre de quatre : 1, 87-88 ; 3, 9-10 ; 3, 14 et 3, 52-60. Une fois qu’il a appuyé son hypothèse sur ces quatre passages, Giusta estime pouvoir déceler d’autres passages qui ont fait l’objet d’une double rédaction, et qu’il note dans son édition de demi-crochets. L’hypothèse ne fait pas l’unanimité, et je la trouve personnellement inutile ; je la mentionne parce que l’un des passages les plus difficiles est justement la fin de la troisième préface.

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