Groupe de recherches kantiennes

Séminaire
Salle de séminaire, B1.663, STL

Le but de ce groupe de travail est de rassembler des chercheurs et des étudiants autour de la philosophie de Kant, à travers l’étude de problèmes posés par l’œuvre du philosophe de Königsberg ; ceci par l’exégèse de ses textes, de ses concepts ou de thèmes plus généraux. Plusieurs méthodologies seront mises en œuvre: qu'il s'agisse de la reconstruction philologique du sens d'un texte, de l'approche systématique, de la réception de la pensée kantienne ou de sa confrontation à d’autres philosophies ; à chaque fois l'enjeu consistera à explorer cette œuvre majeure en essayant de dégager des perspectives nouvelles. Séance du 12 décembre : intervention de Betty Gabriels
C'est dans la Dissertation de 1770 que Kant distingue deux usages de l'entendement : le premier qu'il qualifie de logique [usus logicus], le second qu'il qualifie de réel [usus realis], Ak, II, 393. Mais cette distinction, loin de n'avoir de signification que pré-critique, sera reprise dans la Critique de la raison pure et appliquée cette fois, non plus seulement à l'entendement, mais aussi à la raison. Comme l'annonce Kant dès l'ouverture de la théorie transcendantale de l'apparence : « Il y a [de la raison], comme de l'entendement, un usage simplement formel, c'est-à-dire logique [logischen Gebrauch], lorsqu['elle] fait abstraction de tout contenu de la connaissance, mais il y en a aussi un usage réel [realen Gebrauch], dans la mesure où elle contient elle-même la source de certains concepts et principes qu'elle n'emprunte ni aux sens ni à l'entendement », A 299/B 355.Par delà ce double usage, la raison est aussi mue par un double intérêt : théorique et pratique. Au premier point de vue, elle se constitue en tant que faculté de connaître et entreprend à l'instar de l'entendement de constituer l'expérience par ses Idées et son principe de l'unité inconditionnée. Cette entreprise l'engage dans un conflit transcendantal qui en menace jusqu'à l'essence. Au second point de vue, elle se constitue en tant que faculté de désirer et exprime la prétention de déterminer par elle seule la volonté, c'est-à-dire de légiférer. Cette fois, l'usage réel de la raison est, comme nous l'apprend l'analytique de la Critique de la raison pratique, légitime et lui permet de se constituer en faculté supérieure et autonome. En ce sens, interroger comme nous l’entreprenons l'usage réel de la raison exige d'affronter la question de son unité par delà la divergence de ses intérêts et la dualité de sa dimension.       

Partager sur X Partager sur Facebook