Séminaire ALMA MATER
Apprendre une Langue MAternelle/en langue MATERnelle
Contexte et intention du séminaire
Ce séminaire a une portée exploratoire, pour contribuer à donner corps à l’axe transversal « Apprentissage ». Il veut faire se rencontrer des chercheuses et des chercheurs relevant des trois champs du laboratoire, autour d’un objet fédérateur. Cet objet a volontairement été choisi en raison de sa généralité, pour abriter le plus de contributions possibles, et il peut être décliné de diverses manières : en faisant varier le sens d’apprendre, en considérant les différents cadres, relevant ou non de l’éducation formelle, et les différents âges où un apprentissage a lieu, en démarquant cet apprentissage de celui d’une langue étrangère etc. Il s’agit d’engager des collaborations inédites, d’abord à l’intérieur du laboratoire STL, pour pouvoir, par la suite, mener des collaborations externes en portant des projets scientifiques plus spécifiques. De fait, ce sont en particulier des philosophes de l’éducation et des linguistes spécialistes de l’apprentissage qui sont appelés à travailler ensemble au premier chef, sans que d’autres disciplines soient, par principe, exclues.
Mode de fonctionnement
Le séminaire, pour être résolument interdisciplinaire, pourrait faire intervenir le même jour des gens d’horizons différents, soit lors d’une contribution principale, soit pour y répondre. Il apparaît important, quoi qu’il en soit, qu’un large temps soit prévu pour la discussion des exposés, que ceux-ci portent sur des travaux en cours ou qu’ils présentent des résultats déjà consolidés. Il devrait aussi pouvoir, conformément à son étymologie de « pépinière », jouer à plein en tant qu’institution de formation doctorale, permettre aux « jeunes pousses » de pousser. Les doctorantes et doctorants pourront ainsi contribuer par un exposé ou en occupant, à leur demande, la fonction de répondante ou de répondant à une intervention faite par un tiers.
Inscription dans le projet scientifique de STL
Le lien avec le champ 1 est global, et il recouvre toutes les thématiques énoncées dans le projet scientifique du laboratoire. Des convergences existent déjà entre logiciens, philosophes du langage et linguistes, notamment dans la thématique « Interprétation » du précédent quinquennal ou dans une optique pragmatique, dans le nouveau ; il s’agit maintenant de faire collaborer d’autres collègues de l’UMR éventuellement, linguistes, enseignants de latin ou philosophes de l’éducation. On prendra acte de la grande diversité de spécialités au sein du champ « Forme, Sens et Contexte » pour engager une large discussion interdisciplinaire. Ainsi, des contributions portant en particulier sur la cognition, dans une inscription psycholinguistique, en jouxteront d’autres, davantage ancrées en sociolinguistique ou en didactique des langues (éventuellement étrangères). Ces contributions seront programmées le même jour que celles de collègues d’autres champs, afin d’assurer le caractère résolument transversal du séminaire.
Le lien avec le champ 2 est à trouver dans la thématique 1, représentée par la spécialiste de linguistique latine Peggy Lecaudé, laquelle traitera dans une perspective d’histoire des idées des méthodes actives d’enseignement, et dans la thématique 2 « Langage, phénomènes, métaphysique de l'Antiquité à l'époque contemporaine ». On s’intéressa en particulier à la façon dont, au 19e siècle, une anthropologisation de la philosophie du langage a lieu. Anciennement discipline métaphysique, la psychologie s’émancipe, et de nouvelles disciplines apparaissent, dans le contexte allemand, comme la philosophie du langage. En même temps, des traits métaphysiques se perpétuent : il y a par ex. insistance, dans cette philosophie, sur l’intériorité, l’esprit du peuple et ses effets formateurs, la forme interne du langage (Humboldt et au-delà). Quelle action en retour la langue écrite a-t-elle sur l’esprit et son économie interne (Vygotski) ?
Le lien avec le champ 3 se fera autour de la thématique 2 « Vie, normes, institutions ». Est mentionné, dans le projet scientifique du laboratoire, « la vulnérabilité des formes institutionnelles confrontées aux ressources transformatrices de l’histoire et aux logiques normatives qui en sous-tendent le déploiement ». Le séminaire entend mener des recherches sur la normativité générée par les institutions, sur l’institutionnalisation, notamment, de certaines pratiques scolaires, disciplines, régimes de pensée. Comment, à l’école primaire, le cours de langue maternelle s’est-il institué à partir du 19e siècle ? Comment la promotion des langues nationales, notamment dans l’écriture et l’enseignement de la philosophie au lycée, s’est-elle accompagnée de transferts culturels, d’emprunts et de démarcations croisées ?
Valorisation envisagée
Une fois le potentiel de recherche interne focalisé sur un objet commun, qui sera à définir dans le séminaire exploratoire justement, un dépôt de projet plus ambitieux, à la MESHS par exemple, pourrait avoir lieu, éventuellement en partenariat avec d’autres laboratoires régionaux.