Groupe de recherches kantiennes
SéminaireArmel Mazeron : "Kant et la biologie"
Au sein des trois Critiques, la Critique du jugement téléologique est sans doute la partie la moins étudiée pour elle-même. Pourtant cette théorie est du plus grand intérêt. Kant y discute du statut à la fois épistémologique et métaphysique de la biologie en inscrivant celle-ci dans un entre-deux : il ne la situe ni dans la science mécaniste, ni dans la métaphysique spéculative, mais dans une zone intermédiaire correspondant à la sphère de légitimité du jugement réfléchissant. Contre l’aristotélisme, il établit un nouveau finalisme centré non plus sur la perfection de la nature mais sur l’homéostasie de l’individu et la conservation de l’espèce. Son but est de fonder le point de vue organiciste en biologie, tout en héritant du vitalisme de son temps. Il va jusqu’à envisager le caractère raisonnable de l’hypothèse évolutionniste. Enfin, en s’appuyant sur l’embryologie et les théories du développement organique, Kant propose de comprendre les formes a priori transcendantales comme résultant d’une action réciproque de l’inné et de l’acquis. Par là il préfigure l’épigénétique contemporaine.
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